Cachan

Le préfet piégé par Gérald Dahan

NOUVELOBS.COM | 04.10.06 | 14:59

L'imitateur s'est fait passer pour Philippe de Villiers auprès de Bernard Tomasini qui a accusé les squatteurs de vouloir "reconstituer un village africain en plein Paris" et s'est plaint de la FCPE et du conseil général, qualifiés de "communistes".


L'imitateur Gérald Dahan a piégé, mardi 3 octobre pour le magazine Entrevue, une série de personnalités impliquées dans le dossier des expulsés de Cachan, dont le préfet du Val-de-Marne Bernard Tomasini.
Le comique a en effet téléphoné à la préfecture en se faisant passer pour le président du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers, cherchant à obtenir un point sur la situation. Au cours de la conversation, le préfet fait tout d'abord un point sur les squatteurs réfugiés dans le gymnase de Cachan, ville du député-maire PS Jean-Yves Le Bouillonnec.
Selon Bernard Tomasini, l'élu s'est fait "piégé", et se trouve maintenant "obligé d'assumer sa décision d'ouvrir son gymnase" malgré une "population qui commence à lui tomber sur le dos". Le préfet affirme avoir "réitéré à monsieur Le Bouillonnec encore la semaine dernière" ses propositions d'hébergements d'urgence destinées au personnes en situation régulière, "les autres ayant vocation à quitter le territoire".

"Un village africain"

Mais le problème, selon lui, c'est qu'une "grande majorité" de squatteurs sont en situation irrégulière.

"On en a chopé quelques uns", affirme le préfet "on les a mis dans un processus, dans le processus d'éloignement". Bernard Tomasini estime à "une soixantaine" le nombre de personnes interpellées mais regrette que seule "une dizaine" ait pu être expulsée. Ces personnes seraient "principalement des Maliens et des Ivoiriens", des gens qui "nous donnent des leçons". Selon lui, "en réalité, les squatteurs veulent reconstituer un village africain en plein Paris".
Le préfet affirme également que le débat est "politisé" par certains, et notamment par Joseph Rossignol, maire divers gauche de Limeil-Brévannes qui a proposé de réquisitionner d'anciens locaux du Commissariat à l'énergie atomique dans sa commune pour accueillir les expulsés de Cachan. Bernard Tomasini qualifie l'élu de "plutôt d'extrême gauche que de divers gauche" et affirme que cette proposition serait illégale. Egalement visée, la "FCPE [Fédération des conseil de parents d'élèves des écoles publiques, ndlr] qui mène le bal". "Et la FCPE ici est totalement dans la main du conseil général communiste. C'est un FCPE communiste", affirme le préfet.
Bernard Tomasini poursuit en suggérant à Philippe de Villiers de faire plusieurs propositions d'hébergement d'urgence dans des lieux dépendant du conseil général du Val-de-Marne, également qualifié de "communiste", dont un collège désaffecté et des logements se trouvant dans un domaine départemental.